Best’Ware a demandé à 9 partenaires de décrypter leur offre Cloud et SaaS, en répondant à quelques questions simples, celles que vous vous posez aussi. Retrouvez l’intégralité de ces interviews dans le guide « Parlons Cloud », à télécharger gratuitement.
Best’Ware – Bonjour Christophe Le Jeune. Vous êtes Responsable du Pôle Infogérance chez SIGMA. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre société?
Christophe Le Jeune – Sigma est à la fois une société de service et un éditeur. L’entreprise compte 750 salariés, répartis sur 4 sites : Paris, Toulouse, Strasbourg, et Nantes où se situe le siège. Nous réalisons 63 millions de chiffre d’affaire, grâce à 3 métiers : le développement, l’intégration, et l’infogérance, qui constituent respectivement 40, 30, et 30% de notre activité. Actuellement, l’infogérance est un axe fort pour nous, puisqu’elle enregistre une croissance de 15 à 20% par an.
Sigma s’adresse aux entreprises de 250 à 15.000 salariés, dans des secteurs aussi variés que le logement social, la santé, la logistique, le service BtoB. Des grands comptes nous font aussi confiance, parmi lesquels on peut citer Leclerc, Total, Sopra Group…
BW – Que représente concrètement le Cloud pour SIGMA aujourd’hui ?
CLJ – C’est une évolution logique. Nous proposons depuis 2003 des solutions en mode SaaS, notamment des suites logicielles qui sont parfois proposées uniquement dans ce mode. Nos clients viennent aussi louer de la capacité informatique en infogérance, que nous proposons en mode IaaS depuis 2007.
De plus en plus, nous constatons une transition depuis l’ancien SI monobloc, géré par le client, à un modèle de SI hybride, avec des briques en mode SaaS, notamment dans le cas d’applications qui nécessitent des échanges. Clairement, on s’achemine vers une hausse des volumes, et une baisse des coûts. Il s’ensuit un changement d’approche : il faut intégrer le Cloud dans l’existant, d’où l’importance désormais de l’accompagnement.
BW – Quels sont aux dires de vos clients les bénéfices liés au Cloud / à vos solutions?
CLJ – Notons d’abord qu’Il y a une réelle demande, et de vraies interrogations de la part des clients. Ils veulent se simplifier la vie, sans forcément mentionner le Cloud dans leur recherche. Mais le Cloud répond effectivement à cette recherche et à leurs besoins.
Parmi les avantages, citons la facilité, qui est souvent mentionnée : comme la lumière, on appuie sur l’interrupteur, et ça fonctionne… c’est en tout cas ce qu’ils souhaitent. La souplesse est un autre avantage majeur, auquel les clients sont très sensibles.
Nos clients sont aussi sensibles au fait d’avoir accès une infrastructure très haut de gamme en ne louant que la quote part correspondant à leurs besoins, ce qui était inaccessible et inabordable auparavant.
L’impact de la mobilité est réel, car les solutions Cloud sont une bonne réponse à toutes les solutions, de plus en plus nombreuses, qui demandent de la mobilité et un accès par Internet.
Enfin, les coûts prévisibles sont un argument fort : le client peut établir un budget sur 3 ans, ce qu’il apprécie.
BW – En adoptant ce modèle, n’avez vous pas eu à compenser une perte sur un mode de revenu transactionnel (ou un autre mode de revenu)?
CLJ – Non, car pour nous la transition s’est faite progressivement. De plus, de nombreux services ont été proposés directement en Cloud ou en mode SaaS. Nous n’avons pas constaté de perte de Chiffre d’affaire notable. La seule contrainte financière à laquelle nous avons du faire face, ce fut d’investir suffisamment dans la plateforme pour pouvoir proposer un niveau de qualité important dès le départ.
BW – Quel est désormais votre modèle de commercialisation et de rémunération ?
CLJ – Nous facturons à l’unité d’œuvre : boite aux lettres, giga de stockage, etc… Notre véritable enjeu est le niveau de service. Dans le domaine du Cloud, certains restent très flous, ou au contraire entrent trop dans les détails avec des contrats de 100 pages en petits caractères qui deviennent, au final, incompréhensibles. Nous considérons au contraire qu’il faut être concret, et très clair.
Par exemple, il faut définir précisément des points aussi importants que la localisation des datacenters, les niveaux de services, les engagements, la gestion des incidents… Car c’est la notion de disponibilité qui est critique pour nos clients.
BW – Quels conseils donneriez-vous à un nouvel acteur désireux de se lancer dans la commercialisation de solutions Cloud ou en mode SaaS ?
CLJ – D’abord, de bien définir ses objectifs en termes de sécurité, de disponibilité, et de services. Puis, comme je l’indiquais à l’instant, de traduire clairement ces objectifs dans les engagements et les contrats. Se poser ensuite la question de l’intégration de ses solutions et services dans les SI, car c’est un point important pour les clients. Je crois aussi qu’il faut prêter attention à une notion qui peut vite poser problème : la réversibilité. Chaque client est attaché par exemple, à la possibilité de récupérer ses données en fin de contrat.
BW – Quelle va être l’évolution / vos projets en 2012 et 2013 dans le Cloud pour votre société ?
CLJ – Nous souhaitons clairement continuer nos avancées dans le Cloud. En 2012, SIGMA a par exemple lancé un service de sauvegarde en ligne, ou encore un service de messagerie en ligne avec un haut niveau de services. Dans la foulée, nos allons mettre en place une nouvelle plateforme de services sur une base Power IBM. Il s’agit de proposer du Cloud pour les environnements AIX ou OS400. Cela va permettre à nos clients de louer de la puissance dans nos datacenters en AS400, ce qui est rare sur le marché. Nous souhaitons aussi développer la palette de nos services de stockage. L’objectif est qu’un client puisse aujourd’hui construire son SI intégralement chez nous, sans investissement massif, rapidement, avec une facturation à la consommation. Nous couvrons désormais 85 à 90% des besoins potentiels, en dehors de quelques plateformes marginales.
Donc, pour conclure, le Cloud reste pour SIGMA un vecteur de croissance très fort.
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