Les DRH face au stress

Les Echos, avec le concours de la revue « Personnel » de l’ANDRH, proposent un intéressant article sur le stress des DRH, particulièrement présent en cette période de crise et de restructurations. D’où vient t-il ? Comment y faire face ? Extraits :

 

Le DRH est exposé au même stress que n’importe quel salarié dans l’entreprise, lié aux conditions de travail, à l’environnement ou à la pression. Mais il a aussi à faire face à un stress propre à sa fonction. [...] Ce stress trouve son origine dans le malentendu sur lequel repose la fonction de DRH. Elle a une image d’autorité mais elle n’est pas centrale. Qu’on le veuille ou non, elle est rarement au cœur du business. Sinon on ne discuterait pas indéfiniment pour savoir si le DRH est ou non business partner. Image d’autorité pourtant : le DRH signe les contrats, pilote le disciplinaire. Il embauche et il licencie. Image de garant du droit. De gardien du temple. [...]


Dans un paysage mouvant et largement dans le non-dit, le DRH est toujours dépendant d’un arbitrage entre tous ces possibles dont il espère qu’il sera en sa faveur sans jamais pouvoir en être certain. Et on s’étonne qu’il stresse !


Des situations anxiogènes spécifiques aux DRH


L’insécurité juridique est sans aucun doute celle qui revient le plus dans les conversations. [...] Les règles sont devenues changeantes et les juges imprévisibles. Les revirements de jurisprudence sont fréquents et parfois bien déroutants. La loi elle-même défait à l’occasion ce qu’elle avait fait précédemment. 

 

[...] Le risque d’être soi-même poursuivi pénalement est tout à fait insupportable pour les DRH. Il crée un sentiment d’injustice et d’oppression que leurs interlocuteurs mesurent rarement. [...] Quand ça va bien, c’est grâce aux bons managers. Quand ça va mal au mieux, la DRH règle au pire, c’est de sa faute. Elle est censée prévenir et régler tous les dysfonctionnements humains de préférence dans l’harmonie et la bonne humeur. Bref, la DRH n’a que des amis dont voici un florilège aussi rapide qu’incomplet :
•    inspecteurs du travail qui préfèrent venir contrôler à grand tintouin des sièges de grands groupes pourtant respectueux des règles tandis que le clandestin ou le négrier sont à deux pas de l’immeuble. [...]
•    collègues qui tous savent forcément mieux faire votre métier que vous… tant que ça se passe bien. [...]
•    patrons qui souvent ont une idée bien arrêtée sur la RH. Le plus souvent des principes vertueux aussi idéalistes qu’obsolètes qu’ils s’étonneront de ne pas vous voir mettre en œuvre séance tenante.
•    sièges sociaux qui décident de ce que vous avez à faire sans se préoccuper de la faisabilité. [...]


Les risques du métier


[...] Le DRH doit se savoir soutenu. Ce métier nécessite de la confiance. C’est la conséquence nécessaire du pacte Intuitu Personae qu’il passe avec son patron. Pourtant la tentation du lâchage est parfois grande. Le DRH sait qu’il peut lui arriver de jouer le rôle de fusible.
Guide de survie du DRH
Que faire ? Surtout en l’absence d’un code de déontologie qui fait peser sur chacun l’ensemble de ses choix. [...]. En voici néanmoins quelques-uns pour contribuer au guide de survie du DRH :
•    Agir collectif : on ne joue pas perso. [...]
•    Etre transparent : pas de politique, de calculs petits et grands. [...]
•    Avoir une morale personnelle : on sait ce qu’on veut faire et ce qu’on ne veut pas faire. [...]
•    Donner de l’amour : on ne peut pas faire ce métier si on n’aime pas les gens. [...]
•    Chercher le fun : faisons-nous plaisir. [...]

 

Pour en savoir plus :

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