Peut-on nationaliser les nuages ?

Le scandale PRISM continue à faire des vagues, mais passée la première réaction de suspicion vis à vis du Cloud et de son manque de sécurité, le marché Européen semble s’adapter de façon positive. Plus que les autorités nationales, toujours longues à réagir et à adapter le cadre législatif, ce sont les grands fournisseurs qui proposent des solutions « souveraines ». De nombreux pays ont sauté le pas, et certaines annonces ont une valeur symbolique importante. Ainsi, celle de Swisscom, qui joue sur la légendaire « confidentialité » des données placées en Suisse. Quand à Deutsche Telekom, il propose rien moins que de nationaliser… le trafic Internet Allemand. Effet d’annonce, coup marketing ? Qui sait… C’est ce que cherche à savoir les Echos. Extraits :

Autrefois, il y avait des comptes en Suisse. On va bientôt pouvoir y ouvrir un « cloud », en toute légalité bien sûr. Le petit pays enclavé au sein de l’Union européenne pourrait profiter de sa législation très protectrice de la confidentialité des données pour faire prospérer ses « data centers » et ses services informatiques.

En effet, l’opérateur historique Swisscom est en train de construire une infrastructure distribuée pour le stockage de ses propres données et applications. D’ici à 2016, le groupe espère avoir placé 70 % de son système d’information dans ce « nuage » enserré entre les montagnes suisses. Mais ce « cloud » sera également ouvert aux clients de Swisscom, à des conditions concurrentielles par rapport à Amazon Web Services et IBM, assure la société. « La protection des données et de la vie privée est une tradition de longue date en Suisse », a expliqué à Reuters Andreas Koenig,[...]

Selon la « Basler Zeitung », le gouvernement suisse cherche encore d’autres moyens de mettre la place financière nationale, qui pèse plus de 2.000 milliards de dollars, à l’abri des grandes oreilles américaines.

Un peu partout en Europe, les initiatives de « cloud souverain » ont fleuri, souvent sous l’égide d’opérateurs télécoms. En France, c’est le fait de Cloudwatt (Orange, Thales) et de Numergy (SFR, Bull). Orange et Portugal Telecom viennent d’ouvrir, chacun dans leur pays, un grand « data center ». [...] Plus récemment, Deutsche Telekom a émis l’idée de router le trafic Internet allemand uniquement en Allemagne afin de compliquer la vie des espions américains. Cet Internet couleur locale reste hypothétique, mais il fait réfléchir.

Pour en savoir plus :
> l’article des Echos

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